Émotions à l’issue de la première formation de coach en transition alimentaire.

Nous étions dans la dernière ligne droite, devant moi : une table d’aléatoires superbes, avec des figues séchées, des blanches au goût de pain d’épices et des noires encore juteuses et finement cristallisées, des dattes dégoulinantes de sucre et d’autres pas, des cerises séchées, oui oui, sur l’arbre, et des prunes séchées aussi et les miels, les miels, et j’en passe…

Derrière ce carrément banquet de merveilles, quatre personnes sagement assises avec un bandeau sur les yeux, et quatre autres, s’activant tout autour pour dresser leurs cartes d’identité sensorielles du moment, cette ordonnance issue de leur intimité sensorielle qui allait bientôt dévoiler leurs besoins alimentaires des plus subtils aux plus basiques.

Nous pouvions entendre une mouche voler tant la concentration de mes premiers futurs coach en transition alimentaire était grande. Brusquement, j’ai compris, compris que j’étais sur le point de toucher terre, ces huit personnes allaient bientôt pouvoir transmettre ce que j’avais appris, ils en étaient maintenant capables. Bientôt, des dizaines de personnes allaient pouvoir réussir leur transition alimentaire dans les meilleures conditions possibles grâce à ces tout premiers coach en transition alimentaire.

J’ai été ému, très ému, Orianne, mon assistante, arborait un immense sourire à mes côté durant la prise de photo que j’ai voulue pour immortaliser l’instant. Celui où nous avons vraiment pris conscience que nous venions de gagner une partie majeure. Oui, elle y était vraiment pour quelque chose et c’est un sourire empreint de fierté que l’objectif a capté en cet instant.

Moi aussi j’ai été heureux, j’avais réussi à atteindre mon but. Maintenant, la transition alimentaire du cuit vers le cru allait pouvoir s’appuyer sur une méthode que j’aurais mis plusieurs dizaines d’années à élaborer ; de mes premiers pas de cueilleur il y a trente-trois ans au Venezuela sur mon petit catamaran, au mémoire EPHE sur le cuit et le cru pour aboutir à L’éloge du cru et à cette première formation de coach en transition alimentaire. J’y étais.

Tout d’abord, je me suis dit que j’allais enfin pouvoir prendre des vacances, des vrais vacances, penser à autre chose, j’ai songé bateau, tropiques et cocotiers sur fond d’eaux turquoises. Pendant deux heures, j’ai été heureux, vraiment. Juste le temps de réaliser que si je pouvais fêter la fin d’une longue aventure, c’était en même temps une autre grande aventure qui me tendait les bras, et celle-là encore, en mon âme et conscience, je ne pouvais pas la laisser passer.

Deux heures donc…

Mais qu’est-ce que deux heures alors que le cueilleur originel, qui a façonné le fabuleux système sensoriel dont nous avons hérité, attendait depuis deux millions et demi d’années que son comportement alimentaire aux accents de potion magique soit réhabilité ?

Depuis longtemps je savais que je ne pourrais pas changer le monde à moi tout seul, et maintenant je n’étais plus seul.

Dominique Guyaux

Dominique Guyaux

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