Made with ❤️ by Joffrey Carle, and currently managed by Mikael Antoine I 🎨 Illustrations & Logo by Jo Ross
Le mot « naturel » est porteur d’une certaine authenticité.
Ce terme, très « vendeur », est fréquemment utilisé pour qualifier un aliment, une méthode de transformation ou un comportement alimentaire. Parfois à juste titre, mais parfois à tort, ce qui peut tromper un certain nombre de personnes.
Concernant les amandes trempées ou la fermentation des légumes, par exemple, même si les procédés sont naturels, leur consommation systématique par l’homme, n’est quant à elle pas naturelle.
Il en est de même concernant l’appellation de certains comportements alimentaires. Ainsi, parler d’une ‘Alimentation naturelle’ alors qu’il n’en est rien, est un mensonge pouvant conduire le lecteur à recourir systématiquement à cette pratique avec la conscience tranquille, au lieu d’en réserver l’usage à des situations particulières.
L’objet de cet article n’est pas de porter un jugement sur ces pratiques, mais de préciser l’action et la portée. Certaines d’entre elles ne sont pas toujours blanches comme neige, mais peuvent vraiment dépanner, et éviter de se rabattre sur des compensations bien plus problématiques. A condition d’en bien connaître les limites.
La connaissance permet la conscience, et la conscience évite de prendre des vessies pour des lanterne.
Chaque prise alimentaire est constituée d’un seul aliment. C’est la norme dans la nature, qui n’est pas un magasin central. Il s’agit donc d’une pratique totalement naturelle pour l’homme si sa plage alimentaire est assez variée et fournie.
C’est le nombre de prises alimentaires nécessaires pour couvrir la diversité des besoins alimentaires d’une journée avec des prises alimentaires constituées d’un seul aliment, à condition que la plage alimentaire soit assez variée et fournie.
Consiste à consommer plusieurs aliments différents lors d’une prise alimentaire, soit sous forme de mélange (salades composées) soit l’un, après l’autre. Cette pratique est naturelle si son usage reste exceptionnel (cf. le collecteur après une période de privation forcée).
Cette pratique est donc acceptable aujourd’hui comme joker en réponse à une situation exceptionnelle telle qu’une festivité ou une sortie de jeûne forcé (travail).
Pour couvrir les besoins alimentaires journaliers avec seulement deux prises alimentaires, il est impératif que chacune d’entre elles soit constituée de plusieurs aliments différents.
Ce n’est pas le comportement naturel du cueilleur car ses ressources sont disséminées dans la nature. Seul le collecteur aurait pu pratiquer l’empilage occasionnellement, mais en aucun cas deux fois par jour, de façon exclusive et tous les jours de toute l’année.
L’instinctothérapie de GC Burger, et l’alimentation naturelle de Bernard Mercier dans son sillage, sont des approches alimentaires très justes à bien des égards, sauf que deux repas par jour avec empilage tout au long de l’année, ce n’est pas un comportement naturel pour l’homme.
Cette pratique n’en reste pas moins tout à fait « naturelle » en usage limité (fêtes, ou après une privation, etc.). Et si pour des raisons professionnelles ou autres on n’a pas le choix, alors oui, c’est la moins pire des solutions, mais ça n’en fait pas une alimentation naturelle pour autant.
Naturel pour l’homme si la fréquence de consommation correspond à la disponibilité naturelle de cet aliment.
Pas naturel pour l’homme. Acceptable si la température est inférieure 50° (température maximale moyenne au soleil). Le goût n’arrive pas à la cheville des prouesses du soleil en la matière, mais acceptable si la fréquence de consommation correspond à la disponibilité naturelle de cet aliment.
Naturel pour l’homme si consommés comme des aléatoires.
Pas naturel si consommés très régulièrement (ex tous les soirs). Mais néanmoins utiles en compensation, et moins problématiques que d’autres compensations.
Pas naturel pour l’homme, mais acceptable si la température est inférieure à 50° et si la fréquence de consommation correspond à la disponibilité naturelle de cet aliment.
Naturel pour l’homme si consommés comme des aléatoires.
Pas naturel si consommés très régulièrement (ex tous les soirs).
Mais néanmoins utiles en compensation, et moins problématiques que d’autres.
Rarement disponibles naturellement, je veux dire en dehors d’un potager, et jamais pendant très longtemps (dégradation rapide). Et avec du sel, ça n’existe carrément pas dans la nature.
Cependant, avec ou sans sel ajouté, c’est toujours moins pire que bien d’autres transformations.
Votre bouche, votre langue et vos dents savent très bien combien mâcher et quand avaler, sauf si vous avez la tête ailleurs, à discutailler ou faire autre chose. Certains aliments s’avalent presque sans mâcher, viande tendre, fruits très aqueux, juste le temps de les habiller de salive, et d’autres doivent être mastiqués longtemps pour livrer toutes leurs saveurs et/ou atteindre la finesse de broyage requise pour être ingérées aisément.
Devoir mâcher cent fois avant d’avaler est aberrant, mais…, tant qu’à manger cuit, autant aider les choses… Macrobiotique.
Pas naturel pour l’homme.
Disponibilité très restreinte dans la nature.
Mais un super joker, qui permet de passer moult caps difficiles à moindre frais, que dis-je, en profitant quand même de la vie.
Extra en transition, en réponse à un blanc, à un passage sans élu, à une attente non satisfaite.
Pas naturel pour l’homme.
Exceptionnel dans la nature naturelle.
Un piège : sous prétexte scientifique, d’enzymes anti germination, interprété comme anti-vie, la nature est bafouée. Nous ne sommes pas des substrats directement concernés par la survie des espèces en jeu. Notre espèce consomme ces ressources depuis qu’elle existe, même nos ancêtres communs en sont capables aujourd’hui. Casser une noix, ça ne casse pas trois pattes à un canard. La faire tremper, ça trompe la vie sensorielle.
Mais c’est un soin peu couteux pour l’âme. Un joker, moins pire que d‘autres, comme joker…
Complètement naturel pour l’homme.
La cuisson douce est naturelle si la température est inférieure à 50/60°, ce qui correspond à la température du séchage naturel par le soleil, et si la fréquence d’usage est celle des aléatoires.
Les fruits séchés à température plus élevées offrent néanmoins une compensation moins pire que d’autres …
Les cuissons dures ne sont absolument pas naturelles pour l’homme.
Il s’agit juste d’un doux suicide par le plaisir, pour le plaisir.
Pas naturel pour l’homme.
Une catastrophe lorsque l’objectif plaisir prime sur toutes autres considérations, quand on ne mange plus pour se nourrir physiologiquement, mais pour compenser une frustration.
Rien à voir avec les 5 à 6 prises alimentaires journalières du cueilleur originel.
Naturelle pour l’homme, car indexée sur la disponibilité naturelle des aliments : plus une ressource alimentaire est rare et biochimiquement utile, et plus la curiosité sensorielle à son égard sera élevée.
C’est pourquoi la curiosité sensorielle pour les aléatoires est bigrement plus élevée que dans le cas des permanents.
Mais, une curiosité sensorielle élevée stimule l’état interrogatif, sans pour autant engendrer une consommation systématique.
Absolument pas naturelle pour l’homme.
Le plaisir pour le plaisir, sans fonction biologique sous-jacente, ne servant ni la survie de l’individu ni la survie de son espèce, est un non-sens biologique.
Cet avatar du plaisir est une compensation qui récompense des comportements alimentaires qui desservent l’individu.
Dominique Guyaux
Made with ❤️ by Joffrey Carle, and currently managed by Mikael Antoine I 🎨 Illustrations & Logo by Jo Ross