Nutritionniste et intéressée par différents types d’alimentations que j’expérimente, je me suis arrêtée dans mon parcours sur « végétarienne orientée vers le cru », lorsque Dominique me propose d’expérimenter « l’alimentation sensorielle ». C’est donc avec plaisir que je participe à une formation de « coaching en alimentation sensorielle ». J’avais déjà vécue une expérience avec le choix d’un fruit induit par l’olfaction, qui m’a laissé dans une phase lumineuse plusieurs heures ; cette expérience m’avait troublée.
Durant cette formation de coach, nous testons différents aliments : eaux, fruits, légumes,…, et viandes, poissons,… crus évidement.
Dur dur pour une végétarienne ! Mais ma carte sensorielle pourrait me révéler quelques surprises… Donc, je me prépare, assise, les yeux bandés, à reconnaître quelle viande ou poisson me conviendrait.
Je pratique la fameuse respiration orthonasale qui ouvre les cornets, celle qui permet de capter un maximum d’informations sensorielles dans le bulbe olfactif.
J’attends mon tour (dur pour moi qui refuse de tuer pour manger et trouve mes protéines ailleurs !).
Je me sentais au banc du pilori, prête au sacrifice suprême. Allez, on joue le jeu !… j’entendais ma voisine donner sa note en humant à pleines narines le morceau choisi (les notes sont entre -10 et +10) ; elle disait ressentir un flot de salive prouvant la symbiose sensorielle avec l’aliment proposé. C’est mon tour. Je prends une grande inspiration lorsque l’aliment se présente à moi. Stupeur… quelle odeur ! rien à voir avec le bifteck ou la sardine que je m’attendais d’humer… non… cette odeur !… indéfinissable… horrible… les fragrances nauséabondes entrent profondément jusqu’au dernier neurone de mon crâne qui s’enflamme alors que de légères nausées arrivent. « beeurk… mais c’est quoi ?… ça se mange « ça » ? je mets la note de -10 ». (j’aurai volontiers mis encore moins. )
En m’enlevant le bandeau, je vois sur la table les aliments que mes amis savourent goulument, alors que mes nausées s’amplifient. Et cette odeur qui m’imprègne encore au plus profond de mes narines… sortir… aller dehors respirer les senteurs des plantes… mais non… cette odeur est encore là… obsédante… mal de tête… nausées… Comment peut-on se régaler avec « ça » ? J’ai fini par machouiller une branche de romarin durant près d’une heure afin que l’olfaction de retour œuvre dans le bulbe olfactif, effaçant l’imprégnation précédente.
J’ai une certitude maintenant, celle de ma carte sensorielle : je ne suis pas végétarienne par idéologie, je suis une VRAIE végétarienne !
Merci à Dominique pour cette superbe rencontre avec moi-même au sein d’un groupe chaleureux et joyeux. Merci à Orianne et à tous et toutes qui ont ri de ma mésaventure olfactive.