– Révélations sur nos racines digestives : frugivore, carnivore ou omnivore ?

Racines digestives

Texte publié dans le dernier livre de Dominique Guyaux :
 « Du cuit au cru, guide de la transition alimentaire » (Médicis 2022).

[Texte : Dominique Guyaux / Illustration : Jo Ross]

Les scientifiques savent en partie quelles ressources alimentaires nos ancêtres ont consommées depuis 7 millions d’années [1]. Ils peuvent analyser les microtraces d’usures gravées à la surface des dents fossilisées. Celles issues de la consommation de viande sont très caractéristiques, tout comme celles de certains végétaux (graines, racines, noix, feuilles et fruits) :

« En analysant, grâce au microscope à balayage électronique, l’émail dentaire on peut découvrir des stries d’utilisation provoquées par le type d’aliment mâché. L’existence de stries verticales et longues indiquent une alimentation à base de viande. Des stries horizontales témoignent d’une alimentation plus riche en végétaux. Par ailleurs, la consommation de feuilles laisse des traces de polissage sur les incisives. Les hommes, omnivores, ont des stries obliques depuis le début.
La proportion de 13 C par rapport au 12 C permet de repérer de rares humains se nourrissant presque exclusivement de viandes (Néandertaliens de Sclayn en Belgique et de Marillac en Charente). Le rapport strontium Sr/Ca calcium est élevé chez les plantes, diminue progressivement chez les herbivores et encore plus fortement chez les carnivores [2] . »

Munis de ces outils, des scientifiques ont analysés de nombreuses dents issues de fossiles datant de périodes très variées. Je me suis intéressé tout particulièrement à l’époque du cueilleur, qui a vécu de – 7 à – 2,5 millions d’années, et n’a jamais utilisé d’outils (les premiers outils découverts remontent à – 2,5 millions d’années), soit durant 4,5 millions d’années.

Or, durant cette période, les fossiles nous disent que nous avons toujours consommé :

  • de la viande, sans être pour autant des carnivores spécialisés, comme le sont les loups, et encore moins des carnivores exclusifs ;
  • des végétaux autres que ceux consommés par les herbivores qui broutent, sans être des herbivores spécialisés, comme le sont les ruminants ;
  • des fruits, sans être pour autant des frugivores spécialisés, comme le sont les chimpanzés, mais en aucun cas des frugivores exclusifs.

Au final, nous ne sommes pas spécialisés, ou plutôt nous sommes spécialisés dans la non-spécialisation et nous pouvons faire feu de tout bois, ce qui est une option évolutive particulièrement intéressante car elle permet de survivre avec des plages alimentaires très variées.

Notons au passage que les sujets qui consomment une ressource alimentaire particulière de façon exclusive sont privés de toutes les autres ressources alimentaires, et donc aussi des micronutriments qu’elles contiennent.

Il est important de rappeler que l’homme a la capacité de répondre à ses besoins énergétiques de deux façons : soit en consommant des lipides, soit en consommant des glucides (et des protéines dans une moindre mesure). Or, durant ces millions d’années écoulés, nos ancêtres sont évidemment passés par des situations très différentes et ils les ont traversées grâce à cette polyvalence. Si notre lignée avait opté pour un régime carnivore ou frugivore, elle n’aurait jamais pu traverser le temps et ses vicissitudes pour que nous devenions ce que nous sommes aujourd’hui. Nos racines digestives ne sont donc ni celles d’un herbivore, ni celles d’un carnivore exclusif et encore moins celles d’un frugivore exclusif.

Nous sommes des omnivores et nous sommes dotés d’outils sensoriels très puissants qui permettent de faire le tri dans cette multitude de ressources alimentaires exploitables [3].

Ceci étant, la question que posent les frugivores qui prônent une consommation de fruits exclusive est : devons-nous consommer exclusivement des fruits pour être en accord avec nos racines digestives ?

Alors que la question que posent les abstinents de la viande (végétariens, végétaliens et autres végans) est : tous les individus doivent-ils s’abstenir de consommer de la viande de façon drastique ?

Sensoriellement, le frugivore ne voit que les fruits ; le carnivore ne voit que les protéines animales ; l’omnivore voit tout.

Concernant les frugivores exclusifs, le premier point à souligner est que ce choix radical ferme l’accès à toutes les autres ressources alimentaires, ce qui est vraiment préjudiciable en termes de santé, tant nous avons besoin de leur richesse en micronutriments. En outre, il a été démontré scientifiquement que plus on consomme de fruits, et plus on réduit la production de l’hormone de satiété par le cerveau : la leptine [4]. Ce qui semble logique dans un environnement où la disponibilité des fruits est naturellement limitée à la saison de maturité.

A contrario, dans notre environnement moderne, où l’on peut accéder à tous les fruits de la terre quasiment toute l’année, il n’y a plus ni limites ni garde-fou. En effet, si manger des fruits diminue la satiété et que l’on ne consomme que cela, alors, si l’on a encore faim après en avoir consommé, on va à nouveau consommer des fruits, qui vont à nouveau contribuer à faire baisser la production de leptine dans le cerveau. D’où un puits sans fond susceptible d’entraîner des dégradations irréversibles de la dentition au bout de quelques années.

Concernant les abstinents de la viande, la réponse est plus complexe. En effet, certaines personnes doivent consommer de la viande pour être en bonne santé, d’autres ne doivent en consommer que très peu, alors que d’autres encore doivent l’éviter à tout prix [5]. Cependant, aucune d’entre elles ne peut consommer exclusivement de la viande et rester en bonne santé, sans se priver d’une part importante de ses ressources alimentaires et de tous leurs micronutriments, tout comme dans le cas des frugivores exclusifs.

Pour savoir dans quelle catégorie se placer, ce que vous devez faire, vous, en fonction de vos origines génétiques et de vos besoins physiologiques, c’est interroger ce fameux système sensoriel [6]. Seul ce sage intérieur pourra vous dire ce que vous devez manger, à ce moment de votre vie, et en quelle quantité ; si tant est que vous respectiez aussi le cadre d’expression naturel de notre système sensoriel périphérique en prenant en compte les différentes catégories de disponibilité naturelle des aliments (permanents, saisonniers et aléatoires).

Ces réflexions nous permettent d’ouvrir un débat d’une portée considérable, car si l’option évolutive omnivore est intéressante en termes de « survie » lorsque la variété d’une plage alimentaire est réduite, par la volonté des individus ou par l’environnement, nous nous trouvons bien dans le champ des réflexions de la théorie de l’évolution de Darwin, c’est-à-dire aux frontières de la vie. Mais l’idée d’une frontière de la vie où se joue la survie sous-entend l’existence d’un « milieu » situé loin de ces frontières, un milieu où la plage alimentaire serait optimale et regrouperait les ressources alimentaires tout à la fois de la forêt, de la savane et d’un environnement aquatique. Or, c’est bien là qu’a vécu le cueilleur originel pendant 4,5 millions d’années, avec une approche sensorielle de l’alimentation et sans rien s’interdire avec sa tête. On sort alors de la survie et du champ de réflexion de la théorie de l’évolution de Darwin pour entrer dans le champ de réflexion de la vie en devenir. Et le chef d’orchestre de cette vie, c’est notre système sensoriel. C’est pour cette raison que j’ai été amené à qualifier ces environnements, où vécurent le cueilleur et d’où tous les membres de notre lignée évolutive seraient issus, de sanctuaires de l’évolution de notre espèce.

C’est dans ce contexte que l’intelligence conceptuelle de notre espèce a puisé ses lettres de noblesse pour émerger voici environ 2,5 millions d’années, et non pas grâce à la cuisson, comme se plaisent à le dire tant de chercheurs anthropocentrés. C’est cette intelligence, issue de l’histoire du cueilleur, qui lui permettra d’inventer l’outil et, du coup, de fabriquer des ustensiles tels que des paniers et autres moyens de récolter et de stocker des ressources alimentaires.

C’est alors que le cueilleur devient cueilleur/collecteur. Au mono-aliment du cueilleur, un seul aliment par prise alimentaire et sans transformation, qui était la règle depuis 4,5 millions d’années, s’est ajouté un nouveau comportement alimentaire consistant à consommer plusieurs aliments différents dans une même prise alimentaire. Que les aliments soient consommés successivement ou sous forme de salades mélangées ou de jus composés, dans l’estomac, le résultat est le même. Or, la digestion simultanée de plusieurs aliments différents est d’une grande complexité pour un organisme qui n’a jamais connu que la simplicité du mono-aliment.

Néanmoins, outre ce problème digestif inhérent au comportement alimentaire du collecteur, deux changements majeurs doivent être pris en compte : la modification de la disponibilité naturelle, dont nous venons de parler, et le recours à une multitude de transformations, car ces deux « nouveautés » perturbent profondément le fonctionnement du système sensoriel.

Les ressources alimentaires des collecteurs étaient les mêmes que celles consommées auparavant par les cueilleurs mais certains aliments ont brutalement changé de catégorie de disponibilité alors que notre système sensoriel n’a pas eu le temps de se caler sur ces nouvelles réalités. Certains aléatoires, comme les protéines animales, sont devenus des permanents à l’époque des grandes chasses organisées en Europe lorsque Homo sapiens y est entré en pleine période glaciaire.

Quoi qu’il en soit de toutes ces digressions, devenu collecteur, l’Homme a globalement continué à consommer des légumes, des fruits et des protéines animales, mais la disponibilité naturelle de ces ressources a été brutalement modifiée (à l’échelle de l’évolution) par cette nouvelle pratique, alors que notre système sensoriel n’a pas eu le temps de s’y adapter. Une porte s’est alors ouverte sur une longue série de dérives non sensorielles dont les frugivores intégristes et les végans abstinents qui nous occupent aujourd’hui font partie.

Et c’est là le nerf de la guerre des racines digestives. En effet, l’approche sensorielle rend caduc le débat omnivore/frugivore/carnivore, car c’est elle et elle seule qui peut vous dire quelle catégorie de ressources alimentaires vous, et vous seul, devez ou ne devez pas consommer.

Pour savoir de quelle manière se nourrir pour vivre longtemps et en bonne santé, il faut résoudre une équation d’une complexité qui dépasse nos connaissances et nos capacités intellectuelles. Un jour, peut-être… on peut rêver mais, en attendant, nous avons tous en chacun de nous les moyens sensoriels de résoudre l’équation d’une santé heureuse dans le champ de la vie en devenir occulté par la théorie de l’évolution de Darwin.


[1] Merceron G., Escarguel G., Angibault J. M., Verheyden-Tixier H., (2010). Can Dental Microwear Textures Record Inter-Individual Dietary Variations?PLoS ONE, 5(3): e9542.

[2] « Comment mangeaient les hommes préhistoriques. Alimentation et Nutrition », Hominidés.com, mai 2019, url: https://www.hominides.com/html/dossiers/alimentation-prehistoire-nutrition-prehistorique.php

[3] Mémoire EPHE de  Dominique Guyaux :

Du cru au cuit : une histoire des conduites alimentaires dans la lignée Homo

Du cuit au cru : une prospective sanitaire issue du passé

[4] « Révélations sur les frugivores », alimentationsensorielle.fr, avril 2019, url : https://alimentationsensorielle.fr/2019/04/28/revelations-sur-les-frugivores/

[5] « Révélations sur la viande », alimentationsensorielle.fr, avril 2019, url: https://alimentationsensorielle.fr/2018/02/15/revelations-sur-la-viande/

[6] Le darwinisme désigne la théorie formulée en 1859 dans L’origine des espèces par Charles Darwin qui expose l’évolution biologique des espèces par la sélection naturelle et la concurrence vitale.

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Dominique Guyaux

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17 Responses

  1. Toujours un plaisir de lire tes articles, et toujours aussi passionnant tes découvertes 🙂 Merci pour le partage !
    Et le dessin est superbe, et très visuel. Bravo à l’illustrateur.

  2. Bonjour. Petite question ? Les individus ne vivent pas tous sous les mêmes latitudes. Vous parlez pour les occidentaux mais qu’en est-il du régime des habitants des tropiques ? Système sensoriel, climat, soleil tout change.

    1. Bonjour, non, je ne parle pas à des occidentaux, je parle à tous les hommes de la terre car nous sommes tous des enfants des cueilleurs qui ont passés des millions d’années sous les tropiques avant d’atterrir en Europe il y a 45 000 ans environ. Même si ce sont essentiellement des occidentaux qui me lisent actuellement, nous sommes tous dotés de capacités sensorielles extraordinaires. Cordialement, Dominique

  3. Bonjour , et si avec le sensoriel, on découvre que nous avons besoin de manger de la viande, faut il la manger cru?
    Merci
    Sarah

    1. Bonjour Sarah, tant qu’à faire, oui, il vaut mieux la manger cru, sachant que si elle vous attire à l’odorat, son goût devrait être particulièrement savoureux, il faut donc à minima essayer. Si vous êtes rebutée pour des raisons psychologiques, essayez de la cuire le moins possible. Et si vous ne vous sentez pas du tout de la consommer crue ou très peu cuite, alors oui, il vaut mieux en conssommer cuite que pas du tout, sans oublier qu’alors, les arrêts sensoriels seront masqués et que vous risquez d’en consommer plus que vos besoins, surtout si elle est artificiellement embellie par un cuisinier hors pair. Bon appétit …

      1. Bonjour ! Pour ma part je ne suis pas rebuté par le fait de manger de la viande crue mais plutôt, j’ai la crainte d’attraper tout un tas de parasite, car c’est ce qu’on dit de la viande. A part le bœuf la. Plupart des viandes sont déconseillée. Je me suis dit peut-être la déshydratation ? Ou sinon comment éviter de finir avec un tenia ou autre dans l’estomac ? ( j’en ai eu un vers 18 ans et c’était pas fun 😂)

      2. Bonjour Jonathan, il y a plusieurs types de ténias, ceux de la viande et ceux du poisson. Le risque de contracter le ténia du poisson est avéré lors de la consommation de sushis provenant du Japon (7 cas répertoriés en deux ans au CHU de Rennes). Le risque de contracter les autres ténias est faible en France. Divers symptômes peuvent indiquer leur présence et inciter à consulter un médecin. Les conséquences n’ont rien de catastrophique lorsqu’on ne laisse pas traîner les choses pendant des années. L’importance des symptômes, si on y est attentif, est un indicateur fiable et permet de réagir rapidement. Je n’ai jamais eu la possibilité de tester des produits contaminés par le ténia, hormis en ce qui concerne le poisson, où j’ai effectivement été rebuté par l’olfaction, ce qui m’a poussé à y jeter un coup d’oeil et ma permis de constater le présence de petits vers fins. Le problème des produits crus et transformés (sushi et poisson cru marinés dans du citron) est entier car l’approche sensorielle est trompée. Les viandes élevées en France présentent un risque assez faible de par les conditions d’élevage très correctes qui y sont pratiquées. Le bio est évidemment préférable. En trente années d’alimentation sensorielle je n’ai jamais eu le moindre problème en France ni entendu rien de tel chez d’autres crudivores. Par contre, j’ai par deux fois contracté des parasites à l’étranger. Une fois avec de la viande achetée sur le marché de Dakar avant de traverser l’atlantique, et je me suis retrouvé plus du tout solitaire au milieu de la traversée, et une autre fois lorsque je naviguais au Venezuela (parasite non identifié). Dans les deux cas je découvrais le cru et n’étais pas encore dans le registre sensoriel. Le séchage n’est absolument pas un moyen de se prémunir du risque de parasitose. Le porc étant omnivore, j’évite d’en consommer régulièrement car ils sont nourris avec des aliments transformés (même en bio où ils peuvent être nourris avec du « bio transformé ») et dans des conditions sanitaires souvent déplorables. S’il s’agit de porcs élevés dans des conditions décentes et uniquement nourris au cru, là je n’hésite pas. Cordialement, Dom

      3. Bonjour Jonathan, c’est une vrai bonne question que vous posez là, mais je ne vais pas pouvoir y répondre comme ça mais je vais bientôt publier un article complet sur la question concernant les viandes et les poissons. Cordialement, Dominique.

    2. Bonjour Sarah, idéalement, oui, mais vous pouvez aussi vous servir de cet outil sensoriel pour savoir si vous devez ou non en consommer et la consommer comme bon vous semble. Mais si laé réponse sensorielle est positive et que vous la consommez transformée, vous ne pourrez pas savoir combien vous devez en consommer ni avec quelle fréquence. Cordialement, Dominique

      1. Mince, je crois mon commentaire n’est pas passé ! Héhé bon pas grave, si on mange de la viande cru, quelle type de viande peut-on manger ? A-t-on des risque de parasites ? Et est-ce que le séchage est un moyen de garder les priorité du cru et se prémunir contre les parasite ?

        Jonathan

  4. Bah pas convaincue du tout par ton article … Notre système digestif, des dents jusqu’à l’anus, est exactement le même que celui des gorilles, frugivores avant tout (ils peuvent ingérer qqfois des oeufs trouvés dans les nids) ; Il serait plus cohérent de soumettre l’hypothèse que notre « microbiote » n’est plus trop « capable » de se satisfaire d’une telle alimentation ?
    Par contre, dire que la viande est obligatoire est une aberration, il existe sur la planète, en 2021, plus d’1 milliard de « vegetarian », ne serait-ce qu’en comptant les hindouistes ?!! .et ce depuis la nuit des temps .. Je pense, personnellement, que nous n’avons pas non plus tous les mêmes origines (races ?) ce qui explique que certaines personnes ne pourraient tout simplement pas manger que végétal …

    1. « Dire que la viande est obligatoire est une aberration » Je suis bien d’accord avec vous et si vous aviez lu l’article en entier vous l’auriez vu. Et je dis la même chose dans l’article « Révélations sur la viande ». Quant au système digestif du Gorille, je vous laisse avec votre cohérence, j’ai développé la mienne dans plusieurs ouvrages (mémoire, l’Eloge du cru ») qu’il ne tient qu’à vous de consulter. Cordialement, Dominique

  5. Moi le problème ça reste la viande et le poisson. Même en utilisant notre sagesse sensorielle qui nous indique qu’on en a cruellement besoin. Est ce qu’on en aurait pas besoin du a des conditionnement et un environnement compétitif. Je dis ça car tout de même il y a des études qui montrent que la consommation de viande rouge rend de plus en plus agressif et en plus on mange la terreur et la colère des animaux que l’on tue. Sans condamner ceux qui en consomme mais on peut se poser la question pourquoi on en a besoin ?
    Bonne journée

    1. Bonjour Sabrina,
      Quoi qu’en dise ces études, je suis « sensoriellement » convaincu que tous les êtes humains n’ont pas besoin de consommer de la viande. Je vous invite à lire ou à relire plusieurs articles répondant à vos questions (Révélation sur la viande, Révélations sur nos racines digestives : frugivore, carnivore ou omnivore ?)
      Cordialement,
      Dominique

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