Révélations sur le jeûne

Texte : Dominique Guyaux / Illustrations : Jo Ross

Cet article concerne toutes les personnes qui pratiquent le jeûne, quelle que soit leur façon de se nourrir. Qu’elles mangent cuit ou cru, le coût physiologique d’une sortie de jeûne « non sensorielle » ne sera pas anodin.
C’est en croisant deux types de connaissances que j’ai été alerté :

  1. la connaissance pratique du déroulement des différentes étapes d’un jeûne ;
  2. la connaissance du processus de vieillissement cellulaire lié à l’usure des télomères, tel que le décrivent les scientifiques.


Tout d’abord, je vais brièvement vous situer le moment précis du problème soulevé dans cet article. Lorsqu’un organisme est débordé, il ne peut pas assurer sa maintenance avec la même efficacité que lorsqu’il est en forme et maîtrise la situation. Or, en phase de jeûne, l’organisme soulagé d’une multitude de tâches peut mettre en chantier tout un tas d’actions laissées de côté alors qu’il était débordé.

Les principaux chantiers alors ouverts sont :

  • la conversion des réserves en énergie ;
  • le nettoyage des déchets anormaux de l’alimentation transformée que l’organisme a stockés un peu partout, à défaut de pouvoir les éliminer ;
  • enfin, l’élimination de toutes les cellules endommagées ou saturées de déchets dont la remise en circulation pourrait être préjudiciable en temps normal.

L’organisme procède donc au nettoyage des cellules qui peuvent l’être sans risques pour lui (entretien) et à l’élimination de celles trop endommagées ou limitées dans leurs fonctions par le fait qu’elles ont été fabriquées avec des matériaux anormaux issus de ressources alimentaires très transformées (reconstruction).

Il s’agit de processus biologiques normaux juste amplifiés pendant le jeûne car l’organisme est au repos et peut enfin s’y consacrer pleinement.

Malgré les nombreux avantages qu’offre le jeûne, dont font état tous les témoignages, voire la science aujourd’hui, il n’en reste pas moins qu’en sortie de jeûne, notre organisme va devoir remplacer les milliards de cellules éliminées par cette remise à niveau drastique.

Intéressons-nous maintenant au vieillissement de l’organisme1. Au cœur des phénomènes de vieillissement, il y a le télomère, mais qu’est-ce qu’un télomère ? Dans les milliards de cellules qui composent notre corps, l’ADN est présent dans le noyau sous forme de chromosomes. À leurs extrémités, il existe de petites structures, appelées télomères, qui se raccourcissent progressivement et dont la longueur pourrait être liée à l’âge1 .

Tout au long de leur vie, les cellules se multiplient et accumulent des cycles de division et de réplication afin de renouveler les cellules et tissus endommagés. Dans un organisme âgé, on observe alors un raccourcissement de la longueur des télomères …

Le raccourcissement des télomères est donc directement lié à la division cellulaire. En effet, en raison de l’incapacité des ADN polymérases à répliquer les extrémités des chromosomes linéaires, on observe à chaque cycle de réplication de l’ADN une perte de matériel génétique. Le télomère ne contenant pas de séquences codantes, il n’y a pas de perte d’informations génomiques. C’est pourquoi les télomères sont impliqués dans les processus de préservation de l’intégrité du génome et sont indispensables au bon fonctionnement cellulaire.

Dans le cas où aucun mécanisme n’entre en jeu pour régénérer les télomères, si le raccourcissement des télomères se produit à chaque cycle de réplication cellulaire, cela indique que la cellule ne peut pas vivre indéfiniment. La limite de Hayflick correspond au nombre maximal de divisions cellulaires que peut subir une cellule. Elle permet alors de faire le lien entre la longueur du télomère et la durée de vie de la cellule².

Revenons maintenant à nos moutons :
En sortie de jeûne, des milliards de cellules vont se multiplier pour reconstruire l’organisme et si chaque division cellulaire entame l’intégrité des télomères, cela va logiquement avoir un impact sur la durée de vie des cellules et donc, à terme, sur la durée de vie de l’organisme lui-même.
Il est temps maintenant de se demander quels sont les mécanismes ou les paramètres permettant de régénérer au mieux ces télomères. Mais qui pourrait nous le dire : un médecin, un diététicien ou un spécialiste du jeûne ? Difficile à prévoir, l’idéal serait un praticien qui cumule ces trois compétences, et quelques autres. Mouais, à ce compte-là, on n’est pas sorti de l’auberge !

Pourtant, ce spécialiste infaillible existe bel et bien, c’est même le chef d’orchestre de l’alimentation sensorielle qui trouve sa raison d’être dans l’une des deux plus grandes fonctions biologiques du vivant que sont : l’alimentation, pour la survie des individus, et la reproduction, pour la survie des espèces.

Des outils ont été sélectionnés par l’évolution pour que les individus soient naturellement et spontanément orientés vers les ressources alimentaires les plus adaptées à leur survie. Ces outils sont toujours fonctionnels en chacun de nous et l’approche sensorielle de l’alimentation permet d’en réhabiliter l’usage et la fonction.

Ces outils s’étant mis en place durant des millions d’années avec des ressources alimentaires non transformées, ils ne pourront remplir leur fonction biologique qu’à la seule condition d’être confrontés à des aliments non transformés3 (pas de cuissons, pas d’extraits, pas de mélanges…). Ils doivent impérativement être de la forme *.cru.

Avec des fichiers de la forme *.cuit, *.casserole ou *.mélanges, c’est le grand bazar et toutes les fonctions biologiques en subissent les conséquences négatives sur la santé et le bien-être4. Mais comme c’est la norme dans notre espèce aujourd’hui, tout le monde les accepte comme des fatalités inéluctables.

Deux systèmes majeurs participent à cette fonction biologique primordiale : le système des besoins internes et le système sensoriel périphérique qui comprend l’olfaction, la gustation et la digestion (étant entendu que le tractus digestif, de la cavité orale à l’anus, fait partie du milieu extérieur à l’organisme).

Le système des besoins internes renseigne en permanence le cerveau sur l’état des besoins d’un individu, puis me cerveau informe le bulbe olfactif et tous ses glomérules par des neurones relais.

Quand l’épithélium olfactif capte une odeur, il la transmet à un ou des glomérules très précis du bulbe olfactif regroupant des familles de molécules structurellement proches.

Lorsqu’il y a coïncidence entre les besoins moléculaires attendus par le système des besoins internes et une famille de molécules particulière, un coefficient multiplicateur de « plaisir » est appliqué à son odeur et son goût jusqu’à ce que les besoins soient couverts5. Il a aussi été montré qu’une odeur pouvait être supprimée ou devenir repoussante suivant les messages afférents du cerveau6.

De nombreux messages sont aussi envoyés au cerveau durant la mastication et la gustation, puis tout au long du tube digestif. Ces messages sont autant d’informations délivrées par l’organisme pour que les arrêts sensoriels spécifiques soient bien respectés par l’individu7.

Le plaisir occupe une position centrale dans le système de punition/récompense mis en place par l’évolution pour que les individus soient naturellement et spontanément orientés vers ce qui leur fait du bien en termes de santé. Dans ce contexte, le plaisir a une fonction biologique. Ce n’est pas le cas dans le contexte des aliments transformés du référentiel culinaire.
L’approche sensorielle peut être appliquée à toutes les formes de crudivorisme8. Elle permet de se composer ses propres jus de fruits et légumes « sur mesure », ses propres recettes de crusine ou encore ses propres salades composées, tout en se tenant au plus près des besoins physiologiques fondamentaux de son organisme. Sans parler des approches purement sensorielles, comme c’est le cas chez le cueilleur et le collecteur9. (Pardon pour ce long développement, mais je devais vous situer le cadre pour que vous puissiez entendre ce signal d’alarme.)

Bilan

Les besoins cellulaires, très importants en sortie de jeûne, sont donc transmis au cerveau en permanence et c’est en interrogeant les bulbes olfactifs que le cerveau va tenter d’y répondre. Si l’aliment analysé n’est pas natif, mais transformé de quelque façon que ce soit, le système sensoriel sera désemparé, trompé en qualité et en quantité. Alors, les mécanismes de régénération des télomères endommagés par un taux de réplications et de divisions très élevé ne vont pas pouvoir remplir leur fonction normalement. Dès lors, cet organisme va devoir accepter de vivre avec des télomères plus usés, ce qui va forcément se traduire par une accélération de son vieillissement cellulaire et, au final, par une réduction de sa durée de vie.

Voilà pourquoi je voulais écrire cet article : pour que plus jamais un jeûneur ne fasse l’erreur de sortir de jeûne en consommant des aliments transformés.

Manger cru pendant quelques semaines après un jeûne est déjà un point. Au moins le temps que l’organisme puisse se reconstruire avec des ressources alimentaires adaptées à ses besoins. Ceci fait, même si vous consommez à nouveau des aliments transformés, votre organisme, renforcé par cette cure de jouvence, va résister bien plus longtemps aux méfaits de l’alimentation transformée.

L’idéal, bien sûr, étant d’en profiter pour changer radicalement de mode alimentaire et ne plus consommer d’aliments transformés, ou tout du moins le plus rarement possible.

Conclusion

Ceci étant, si je ne vous ai pas perdu en route, j’aimerais encore vous dire ceci :

  1. Plus vous mangez mal en temps normal (c’est-à-dire transformé) et plus le jeûne vous fera du bien. Mais (et c’est un mets de taille  !) si, en sortie de jeûne, l’organisme est contraint de se reconstruire avec des matériaux issus de l’alimentation transformée, le coût physiologique induit ne sera pas négligeable.
  2. Plus vous mangez bien (cru, voire sensoriel) et moins vous aurez besoin de jeûner car : plus et mieux vous mangez cru, et plus vous pouvez profiter du potentiel considérable de votre système sensoriel périphérique.
  3. Si vous éprouvez le besoin de jeûner régulièrement, c’est un aveu d’échec en regard de l’évolution et il est peut-être temps que vous vous interrogiez sur la pertinence du ou des comportements alimentaires que vous pratiquez au long cours.

Le jeûne est indéniablement une potion magique pour l’Homme, mais nous n’en avons que quelques gouttes perdues au fond d’une fiole, à utiliser avec parcimonie et surtout à bon escient.

Arrêter de se faire du mal, c’est bien ; en profiter pour commencer à se faire du bien, c’est mieux.


Commentaires de la figure
Deux profils alimentaires au départ :
  • un culinaire témoin (en rouge) correspondant à la norme actuelle, nous l’appellerons CulT, se nourrissant majoritairement d’aliments transformés, voire très transformés, et qui a du mal à savoir ce dont son organisme a besoin de manger pour être au top de sa forme ;
  • un crudivore sensoriel (en vert), que nous appellerons CruS, qui sait parfaitement répondre aux demandes du système des besoins internes avec une plage alimentaire constituée d’aliments non transformés (natifs).

Il s’agit d’un modèle théorique dont l’objectif n’est pas de représenter une quelconque réalité mais qui permet de visualiser les conséquences de différentes situations sur la santé, le bien-être et la durée de vie.

Période initiale

L’état de santé et de bien-être du CulT se situe largement en deçà de ce que peut vivre et ressentir un CruS.

Note 1 : seuls les CruS sont à même d’évaluer cette différence initiale car ils sont les seuls à connaître les deux états et à pouvoir les comparer.

Période de jeûne

La courbe commence par baisser, passage inconfortable pour beaucoup avant que l’organisme passe en régime cétonique et que la courbe s’inverse et décolle.

Note 2 : on peut observer qu’au départ, la courbe du CruS descend moins que celle du CulT, cette phase est donc moins inconfortable chez le CruS que chez le CulT. On observe aussi qu’ensuite, la courbe du CruS monte plus rapidement que celle du CulT et c’est bien logique dans la mesure où l’organisme du CruS est beaucoup moins carencé (il est donc plus fort) et moins encombré de déchets (il a donc moins de travail de nettoyage à fournir).

Sortie de jeûne

Dans cette période, on peut observer que l’état de santé et de bien-être du CulT ne reste pas très longtemps au sommet et chute assez rapidement ensuite.

Note 3 : Il faut prendre en compte le fait qu’en reconstruisant son organisme avec des aliments transformés, c’est-à-dire avec des matériaux inadaptés et ingérables, toutes les fonctions biologiques seront très vite bridées, d’où cette chute qui, à terme, débouchera sur autant de carences et d’encrassages qu’avant le jeûne.

Quant au CruS, s’il peut rester si longtemps au sommet de son jeûne, c’est parce qu’en sortie de jeûne, il se reconstruit avec des matériaux d’origine native. Les matériaux utilisés pour cette reconstruction sont donc parfaitement adaptés à ses besoins et les fonctions biologiques pourront longtemps fonctionner au maximum de leur potentiel.

Un certain temps

Le CulT profite encore un peu des bienfaits que le jeûne lui aura apporté mais, comme il consomme à nouveau des aliments transformés pour assurer l’entretien de ses fonctions (on ne parle plus de construction ou de reconstruction), inéluctablement, à force de carences et d’encrassages, il va revenir à son état de santé et de bien-être initial. Alors, un nouveau jeûne sera le bienvenu pour retrouver un peu de cette fraîcheur envolée. Et ainsi de suite…

Quant au CruS, qui s’est reconstruit avec des matériaux natifs et en assure l’entretien avec cette même qualité de ressources, il va pouvoir profiter très longtemps des bienfaits prodigués par son jeûne. Bien sûr, en ce monde imparfait, il va petit à petit retrouver son niveau de départ mais il n’éprouvera le besoin de jeûner à nouveau que bien longtemps après le CulT.

Cas intermédiaire

Nous avons aussi représenté le cas d’un CulT qui décide de sortir de jeûne avec des aliments natifs et se transforme en CruS (en jaune). On peut observer que la courbe de son état de santé et de bien-être continue à progresser jusqu’à rejoindre celle des CruS originaux.

Conclusions

Jeûner est une aubaine pour tous, mais les CulT devront y recourir avec une bien plus grande fréquence que les CruS. Les CulT vivront mieux en jeûnant, mais ils useront leurs télomères beaucoup plus rapidement que les CruS. D’où un impact certain, quoique difficile à évaluer, sur leur durée de vie au final.

Le jeûne est une potion magique pour la santé et le bien-être, mais nous n’en avons que quelques gouttes perdues au fond d’une fiole, alors, gare au gaspi !!!

Texte publié dans « Du cuit au cru » par Médicis Éditions (2022)

Glossaire
Régime cétonique
En début de jeûne, l’organisme puise son énergie dans les glucides en circulation. Une fois ces derniers consommés, l’organisme entre en phase cétonique et va chercher son énergie dans les réserves stockées dans le foie et les graisses.
Aliments natifs
Le terme « natif » a été emprunté à l’allergologie pour qualifier les ressources alimentaires consommées sans aucune transformation, c’est-à-dire sous la forme sous laquelle il est possible de les trouver dans leur environnement naturel.

Notes
https://www.inserm.fr/thematiques/genetique-genomique-et-bioinformatique/dossiers-d-information/telomeres-et-telomerase
2http://www.longlonglife.org/fr/longevite/le-telomere-au-coeur-des-processus-de-vieillissement/
3Dominique Guyaux (2015). Mémoire EPHE :
Du cru au cuit : une histoire des conduites alimentaires dans la lignée Homo
Du cuit au cru : une prospective sanitaire issue du passé
4Dominique Guyaux (2015). Mémoire EPHE (2.3.1.4. Inconvénients de la transformation des aliments pour la santé).
5Appel sensoriel spécifique ou alliesthésie positive
6(Duchamp-Viret et al.,2003 ; 2010)
7Alliesthésie et cénesthésie
8Le Plan Cru : https://alimentationsensorielle.fr/le-plan-cru/
9Dominique Guyaux, « L’éloge du cru », Dervy Editions (2015)

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Dominique Guyaux

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21 Responses

  1. Ciao Dominique super super ton articles et remember je vois bien le truc Et encore merci et gratitude x me avoir donner un petit grand plus Je vais voire tes prochaine date de stage et j’espère pouvoir revenir Ciao Vanita

    Inviato da iPad

    >

  2. Bonjour Dominique,
    Merci pour la qualité de cet article!
    Je suis dans une période où je jeûne de manière intermittente en profitant du mois de Ramadan pour manger et boire une seule fois en à la tombée de la nuit.
    Cela me fait du bien, alors que je suis incapable de suivre l’alimentation sensorielle raisonnée.
    Il me faudrait arriver à faire mieux, mais comme je suis souvent en déplacement voir en habitat léger dans mon camion j’ai beaucoup de peine à stocker ou avoir une plage alimentaire correcte et cru pour pouvoir me nourrir.
    Cela m’attriste un peu car je ne peux pas mettre en pratique ce que j’ai appris avec toi l’année passée, il faudrait vraiment que je trouve un moment une période assez longue le moyen de pouvoir manger correctement avec une plage alimentaire peut-être dans un groupe une durée assez longue quelques mois quelques semaines…
    Merci encore Dominique et peut-être à bientôt en tout cas je l’espère j’aimerais pouvoir venir te voir très cordialement avec mon amitié.

    Ali

    1. Bonjour Ali, merci pour ton retour sur cet article. Je t’invite à approfondir le Plan Cru, car la pratique du cueilleur est loin d’être un idéal dans le contexte de nos vie perturbées et perturbantes, et ce Plan permet de comprendre que la clé sensorielle peut ouvrir bien d’autres portes que celles du cueilleur ou du collecteur… Je vais réfléchir à la question pour voir s’il m’est possible d’organiser une parenthèse du cueilleur la première semaine de juillet chez moi… Bien amicalement et avec mon meilleur souvenir. Dominique

  3. C’est l’écoute de ton interview par Mary Gentry du 29 mai qui m’a fait découvrir ton excellente modélisation ci-dessus. Je confirme par ma pratique du jeûne long que cette modélisation correspond à ma réalité. Sur quelles expériences ou observations ce modèle se base-t-il ?

    1. Bonjour Serge,
      Répondre à ta question est difficile car ce modèle est né d’une accumulation de faits durant plusieurs décennies, jusqu’à ce qu’un jour, leur agencement dans mon cerveau a fait tilt et que je décide d’en faire un article. Ce qui m’a conduit à en parler à plusieurs spécialistes de cette pratique avant de m’y mettre. Je n’ai personnellement jamais éprouvé le besoin de faire un jeune long, mais c’est avec bonheur que je me laisse tenter par des jeûnes courts, 24 heures, qui, en fait, s’imposent à moi sans que j’ai besoin de le décider mentalement.
      Interview, Marc Gentry? Ca ne me dit rien, tu peux préciser?
      Amicalement,
      Dom

  4. Intéressant, les trois derniers jeûnes que j’ai fait, 2 de 3 jours et le dernier (que je termine à l’instant en sirotant un jus de carotte, ananas) de 4 jours ont eu une reprise crue. Le bût du premier de cette séquence à été de servir de « reset » à mon alimentation pour basculer vers une alimentation crue que j’ai adoptée graduellement depuis un an bientôt. Je vois que instinctivement, mon idée d’utiliser une jeûne comme un blanc pour cette transition alimentaire était une bonne chose. Probablement que procéder ainsi accélère la régénération cellulaire en précipitant le remplacement des cellules abîmées, etc. Même si la reprise n’a pas été « sensorielle » proprement dite.

    À la lecture de cet article ont comprend mieux pourquoi les crudivores de longue date ont l’air plus jeune, car même si ont ne jeûne pas, nos cellules se remplacent continuellement, et non seulement en sortie de jeûne. Si ma mémoire est bonne à tout les 7 ans les cellules du corps sont entièrement renouvelées. Les cellules des adeptes d’une alimentation crue ont donc toujours des matériaux d’une qualité optimale pour cette reconstruction quotidiennement.

    Imaginons maintenant l’implication de ces principes, lors de la création d’une nouvelle vie dans le ventre d’une maman. L’alimentation de la mère devient primordiale pour la constitution de son enfant. Le tout jouant une importance sur son capital de santé minéral et enzymatique (plus riche chez une maman crudivore) via l’allaitement et même jouera un rôle sur la qualité de son système immunitaire.

    Une question en terminant: Savez-vous si à force de jeûnes courts, ont finit par sentir la « vraie faim » comme lors d’un jeûne long ?

    Merci Dominique pour cet article édifiant

  5. Après le jeûne du sommeil, conviendrait-il de privilégier le cru et le mono-aliment pour profiter au maximum de nos capacités sensorielles ? Si oui, cela nous conduit-il ipso facto à prendre un petit déjeuner différent de jour en jour ?

  6. Bonsoir ,

    Quand on parle de Jeun , on parle d’un jeun de plus de 24h . Le jeun intermittent que l’on peut pratiquer tous les jours (20h/11h) n’est pas considerer comme un veritable jeun .

    Merci

    1. Bonjour, je ne sais pas qui est « on », mais quand quand moi je parle de jeûne, je parle d’une interruption volontaire de s’alimenter. Ne pas manger la nuit est naturel, prendre son premier repas à 8 h, 12h ou 18 heures si c’est le moment où vous avez faim, c’est naturel aussi. Ce qui l’est moins, c’est la cause de ce timing. Je vous invite à lire l’article « Révélations sur le début de la faim » à ce sujet, j’y explique comment notre comportement alimentaire influence la durée des jeûnes naturels. Décider par la volonté de ne rien manger au-delà de ces deux situations, qu’elles qu’en soient les raisons, reviens à simuler un cas de force majeure, une situation de survie où ce sont les événements qui vous contraignent à cesser de vous alimenter. Tout comme nos ancêtres ont du en vivre à maintes reprises tout au long de l’histoire de notre lignée en en payant forcément le prix (usure accélérée des télomères)… Cordialement, Dominique

  7. Merci pour cet excellent article, j’avais entendu parler de cette histoire de télomères mais de façon tellement confuse que je « n’y croyais pas », j’ai même pensé à une théorie du complot contre les préconisations de Thierry Casasnovas adepte du jeûne, mais là c’est limpide et ça correspond bien à mon ressenti puisque je suis passée par presque toutes les phases, culinaire avec très grosses difficultés à jeûner un jour par an pour raisons religieuses à l’époque, puis Seignalet, puis collecteur où il m’arrivait de faire des orgies de dattes et/ou d’oléagineux, ce qui déclenchait le besoin d’un jeûne le lendemain. La crusine ne m’a jamais vraiment tentée parce que trop indigeste.
    Bref, je me pose tout de même une question, dans la mesure où nos lointains ancêtres devaient traverser certaines journées ou même semaines sans trouver de quoi s’alimenter, et lorsqu’enfin ils tombaient sur un bananier, les bananes n’étaient peut-être pas l’aliment élu pour tous ? Comment se fait-il que mère nature dans son infinie sagesse n’ait pas trouvé le moyen de faire en sorte que cela ne pénalise pas les humains ?

    1. Bonjour Sophie, en réponse à votre question, notre système sensoriel est capable de faire la part des choses entre les avantages apportés par un aliment et les inconvénients qui y sont associés. Lorsqu’il est question de survie, n’importe quel humain se régalera avec des bananes. La mono diète devait effectivement apporter une réponse en cas de pénurie (certains pratiquent d’ailleurs encore aujourd’hui la cure de raisin par exemple). Pouvoir jeûner sans souffrir est une force car cet état est bien plus propice à la résolution d’un problème de survie qu’un état de souffrance et de faiblesse. C’est pour cette raison que l’évolution a forcément sélectionné ou retenu ce trait dont nous avons hérité. N’oubliez pas non plus que le biotope naturel de notre lignée est au carrefour de 3 environnements offrant chacun leurs ressources alimentaires. Ceux qui n’ont pas pu en profiter sont devenus d’autres organismes, dont la branche des chimpanzés (forêt) il y a environ 7 millions d’années et celle des les australopithèques (savane) il y a 4.2 millions d’années. On est vraiment dans le coeur du sujet de mon mémoire que je vous invite à lire ou à relire (libre téléchargement sur le site). Cordialement, Dominique

  8. Merci pour cet article. Il prouve bien la pertinence de l’approche sensorielle dans les pratiques alimentaires d’inspiration hygiéniste. J’aimerai apporter un élément complémentaire : comment régénérer les télomères? les télomérases sont apparemment là pour ça. Pierre Dufraisse (naturopathe, iridiologue et coach) en parle dans cette vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=8uOUckwl-2I&t=1571s) à la minute 18 et 19. Les télomérases sont des enzymes qui régénèrent les télomères, et on peut améliorer leur action avec la pratique de l’hormèse (respirations, expositions au chaud au froid, le jeune, l’exercice physique). C’est un sujet passionnant. Bien cordialement. Lucie

  9. Les seules études scientifiques démontrant un rallongement des télomères du fait d’une intervention alimentaire et d’un changement de mode de vie (stress, etc), réalisées par Dr Dean Ornish en association avec Elizabeth Blackburn (prix nobel de médecine pour la découverte du rôle des télomères), concernent une alimentation strictement végétale associant à la fois du cru et du cuit.

    1. Bonjour Aurélien,
      Cette publication unique, ne dit quasiment rien concernant le sujet traité, car tout y est mélangé, végétarien +cru ET cuit. Je vous invite à relire l’article plus attentivement.
      Cordialement,
      Dominique

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