Pourquoi l’alimentation sensorielle ?

L’alimentation est l’une des deux fonctions les plus importantes de la vie avec la reproduction.

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L’évolution a mis en place deux systèmes majeurs pour assurer la survie de l’individu : le système sensoriel périphérique et le système des besoins internes. Ces deux systèmes sont connectés et le plaisir est la grande trouvaille mise au point par l’évolution pour gérer cette connexion.

Le plaisir a une fonction biologique. Nous mangeons pour vivre et c’est le plaisir qui est sensé nous permettre de le faire idéalement.

  • L’analyseur sensoriel périphérique collecte en permanence des informations vitales concernant l’environnement des individus : l’audition, la vision, l’odorat, le goût et le toucher.
  • L’analyseur des besoins internes évalue en permanence les besoins de notre organisme et communique avec le système sensoriel périphérique pour les assouvir de façon à maintenir tous nos paramètres biologiques en équilibre (homéostasie).

L’analyseur sensoriel périphérique est le fruit de millions d’années d’évolution durant lesquels il a co-évolué avec les ressources alimentaires de la vie.

L’audition collecte ses informations avec un seul type de neurone récepteur, la cellule ciliée, 34000 sons quand même, et la vision collecte avec deux types de neurones, les cônes et les bâtonnets, qui savent entre 2 et 5 millions de couleurs et de teintes. Quant à l’olfaction, il s’agit de 330 types de neurones différents, comparativement aux deux autres sens, c’est énorme, et ça nous permet de reconnaitre un nombre phénoménal d’odeurs différentes, de l’ordre de mille milliards.

L’information olfactive arrive au bulbe olfactif comme une donnée brute, mais sa perception par le cerveau est interprétée par l’analyseur des besoins internes de façon à attirer l’individu vers les odeurs utiles à sa santé et l’écarter des odeurs inutiles ou nuisibles. Pour ce faire, l’évolution a trouvé le « plaisir » et la « punition ». Et c’est bien en ces termes que les scientifiques en parlent.

Sur le papier, compte tenu de ce que savent les savants de ces deux systèmes fortement connectés, le résultat devrait se montrer d’une efficacité redoutable en termes de santé. Or, ce que dit l’OMS, ce que nous vivons, ce que nous voyons autour de nous, nous montre tout autre chose ; c’est un fait, ça ne marche pas comme ça : il nous faut éduquer les enfants (pas trop de sucreries, forcer les légumes), il nous faut recourir à des règles diététiques, et la médecine occupe une place centrale dans nos sociétés modernes.

Pour comprendre le pourquoi de cet échec et comment rectifier le tir, il nous faut revenir sur notre système sensoriel périphérique qui a coévolué pendant des millions d’années avec des ressources alimentaires crues et consommées dans leur état natif.

Nous nous retrouvons donc avec un logiciel d’une puissance extraordinaire si, et seulement si, on lui donne à lire des fichiers de la forme :  *.cru  (ou toutcequetuveux.cru), mais qui fonctionne très mal avec des fichiers de la forme  *.cuit  (ou nimportequoi.cuit, voire casserole.cuit).

Si tout marche globalement si mal en termes de santé pour notre espèce, c’est à cela que nous le devons. Ceci étant, on peut affirmer avec certitude que la maladie n’est ni une fatalité ni le fruit du hasard ; et qu’il est encore possible de redresser la barre car nos systèmes d’analyse sont intacts.

Une autre certitude : un tel changement de cap engendre de facto d’importants changements dans des domaines très variés de la vie. Le paradigme culinaire est tentaculaire, et ses multiples bras sont profondément ancrés en chacun de nous.

La démarche logique, quoi qu’il en soit, consiste à réinitialiser son système sensoriel de façon à remettre en fonction les outils extraordinaires dont l’évolution nous a dotés. Ce qui nous imposera de changer notre regard sur une multitude de certitudes étayées par des milliers d’années d’erreurs alimentaires, par la culture culinaire, par les réalités auxquelles nous sommes confrontés depuis notre plus tendre enfance, par les habitudes, etc.

 Déboulonner le paradigme culinaire de son socle ne se fera pas en un jour. Par contre, chaque individu peut d’ores et déjà entamer sa propre révolution.

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Dominique Guyaux

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3 Responses

  1. A la lecture de tous ces merveilleux mécanismes que vous décrivez , surtout dans votre mémoire, je ne peux m’empêcher de voir la main d’un concepteur hors pair dont l’intelligence est inégalable et certainement pas celle d’ une hasardeuse évolution!
    Peut-être qu’il y a là aussi un paradigme fortement ancré qu’il faut courageusement abandonner, mais dont le socle n’est heureusement, pas indéboulonnable.
    En tout cas Merci pour vos publications et votre parcours mérite d’être connu!

  2. il y a 2 concepts : l’évolutionnisme et le créationnisme

    je suis chrétien et je crois au créationnisme, c’est à dire que Dieu a crée par sa parole (que la lumière soit et la lumière fut etc…) , en ce qui concerne l’alimentation sensorielle, ça ne change rien car on peut croire que Dieu a crée l’homme avec toutes ses capacités, d’un seul coup.
    Le jardin d’éden était sans doute ce biotope idéal où se trouvait toute la nourriture à portée de main, de plus il n’y avait pas de maladie, pas de mort et aussi une relation directe avec Dieu.

    Merci pour ton travail, Dominique et l’aventure continue.

  3. Bonjour,

    Je suis en train de terminer de lire votre livre « Du cru au cuit, l’éloge du cru » et j’y puise des connaissances qui me manquaient pour expliquer tous les bienfaits que je retire d’une alimentation quasiment crue depuis 2 ans et des problèmes que j’ai lorsque je ne mange plus cru pendant quelques jours. Je regrette cependant que dans bon nombre de paragraphe du livre j’ai l’impression de manger aussi mal qu’un habitué du MacDo par rapport à un crudivoriste sensoriel. Je mange du cru cuisiné et j’utilise mixer et extracteur de jus, tout en consommant ce qui est modifié souvent tout de suite après la modification. Je crois sans problème que si je passais au crudivorisme sensoriel le changement serait encore très impressionnant, mais le changement entre le cuit (déjà « santé ») et le cru est déjà très fort.

    Je ne veux pas rester sur une note négative, car le livre me passionne et je le relirai après l’avoir prêté à une amie qui a la SEP et je tenterai des expériences de crudivorisme sensoriel après m’être organisé en ce sens.

    Bonne continuation.

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